Trafic des fêtes: quand les méthodes standard ne suffisent plus

Il fallait pouvoir compter sur les services de professionnels de la logistique expérimentés: les volumes record de colis avant les fêtes ont mis les centres colis de la Poste face à une tâche herculéenne, de même que la logistique de site. L’exemple de Frauenfeld montre les mesures qui ont été nécessaires pour tous les trajets aller et retour.

La logistique de site du Centre colis Frauenfeld est une machine bien huilée. Elle y gère tous les flux de trafic. Les colis arrivent au centre par rail ou par la route dans des caisses mobiles. Jour après jour, d’innombrables caisses mobiles sont transbordées: les véhicules de site effectuent plus de 1400 mouvements lors d’un jour de travail normal. Des camions transportent les caisses mobiles au bon endroit sur le site. Environ 400 mouvements supplémentaires sont réalisés par des grues.

En plus des livraisons par camion, l’équipe traite l’ensemble du transport ferroviaire du centre. La Poste propose aussi ses trains à des entreprises tierces pour le transport combiné. Celles-ci envoient leurs conteneurs par train-poste, par exemple du Centre colis Härkingen à Frauenfeld, les y récupèrent et effectuent la desserte capillaire par la route en Suisse orientale.

Augmentation de 50% des mouvements les jours de pointe

Dès fin novembre, la fréquence augmente fortement au Centre colis Frauenfeld: 2150 mouvements avec des véhicules de site et 570 avec grue lors des jours de pointes en 2021, soit 50% de plus que le reste de l’année, et ce avec la même place que d’habitude. Comment a-t-on pu gérer cette augmentation? «Avec une bonne planification en amont et une coordination flexible pendant la phase critique», répond René Bürge, responsable logistique de site.

Planification nationale et régionale

D’un côté, la planification a eu lieu à la Poste au niveau national. Les grands centres colis ont notamment été déchargés grâce à des tris préalables. De l’autre, le Centre colis Frauenfeld a élaboré sa planification régionale pour les trajets, les véhicules et le personnel, et a augmenté les ressources là où c’était nécessaire, selon René Bürge. «Nous avons notamment renforcé le poste de régulation et mandaté une entreprise de sécurité externe pour canaliser les accès. En effet, comme nous n’avions comme toujours que deux portes à disposition, il y avait parfois des bouchons jusque sur la voie publique.»

Stockage intermédiaire externe

La planification comprenait également la recherche d’une solution au manque prévisible de surface de dépôt des caisses mobiles. Les responsables du centre colis ont donc loué une surface à proximité à leur partenaire de transport, le groupe Hugelshofer, et l’ont utilisée comme stockage intermédiaire. Le site était adéquat, car il dispose d’un reach stacker permettant d’empiler jusqu’à quatre caisses mobiles les unes sur les autres. «Nous y avons transporté 20 à 30 caisses mobiles par jour et allions les chercher quand nous en avions besoin. Sans cette zone tampon, nous n’aurions pas pu gérer les volumes.

Flexibilité requise

Il y a une chose qu’on ne peut toutefois pas prévoir lors du trafic agité des fêtes: les accidents et les bouchons qui provoquent des retards et nécessitent souvent des changements de dernière minute chez les chauffeurs et les véhicules. La coordination flexible est donc le deuxième facteur de succès. «Pour cette concertation permanente, il fallait quasiment une ligne directe entre notre poste de régulation et la disposition du partenaire de transport. De plus, le fait d’avoir une personne en service 24 heures sur 24 s’est avéré être une aubaine, car elle nous a permis de sortir des caisses mobiles du stockage intermédiaire même à 3 heures du matin si nécessaire avec un reach stacker», commente René Bürge.

Comment résumerait-il le trafic des fêtes 2021? «J’admets qu’il y a eu des moments de flottement, mais c’est tout à fait normal dans une situation aussi exceptionnelle. Dans l’ensemble, nous avons une nouvelle fois bien maîtrisé notre tâche.»