«Innover: une obligation, pas une option»

Pour la quatrième fois, la Poste se lance à la recherche d’idées passionnantes – tant au sein de l’entreprise qu’à l’extérieur – avec la campagne «PostVenture». Roland Keller, responsable Culture d’innovation à la Poste, explique pourquoi toute entreprise devrait être attentive à l’innovation.

Monsieur Keller, pourquoi une entreprise doit-elle prévoir une gestion de l’innovation?

Toute entreprise – y compris la Poste – doit s’adapter aux changements de son environnement. Et tout change: les besoins des clients, les technologies, les lois et les concurrents. Depuis longtemps déjà, l’innovation n’est plus une option, mais une obligation.

Pouvez-vous être un peu plus précis?

Bien entendu, certains produits et services existent de longue date. Pourtant, c’est aussi grâce à l’innovation qu’ils vivent et survivent. L’innovation implique toujours une réponse à un changement sur le marché. Prenez la tendance à la numérisation: à la Poste, nous y avons réagi en ajoutant le suivi des envois ou le timbre-poste SMS à nos services. Nous avons également complété le colis traditionnel par un thermomonitoring numérique, ThermoCare, qui offre une possibilité d’envoi sous température contrôlée. 

Donc, on améliore les produits existants?

L’amélioration continue des produits existants revêt une importance fondamentale pour rester compétitif. Mais il faut également s’implanter sur certains marchés voisins et imaginer des produits et services inédits qui répondent aux nouveaux besoins des clients au moyen des nouvelles technologies. Pour la Poste, c’est par exemple le dossier électronique du patient ou les véhicules autonomes comme les drones et les robots de livraison.

Comment ces nouvelles idées voient-elles le jour à la Poste?

La Direction du groupe a inscrit l’innovation parmi ses quatre priorités stratégique et fait appel au potentiel d’innovation de nos collaborateurs et collaboratrices. Le système de gestion des idées est né pratiquement en même temps que la Poste elle-même. Dans le monde actuel, où tout va très vite, une entreprise ne doit toutefois pas innover toute seule dans son coin. C’est pourquoi nous utilisons également aujourd’hui la capacité d’innovation de partenaires externes. Un exemple en est PostVenture.

Pouvez-vous expliquer brièvement «PostVenture»?

Le programme d’innovation PostVenture permet aux particuliers, aux entreprises et aux collaborateurs de la Poste de développer et de tester leurs idées commerciales conjointement, avec le soutien de la Poste, dès un stade précoce.

Quelle est la procédure?

PostVenture comprend trois phases. Durant la phase 1, chacun peut soumettre ses idées commerciales. Nous avons défini à cette fin huit champs de recherche (cf. encadré). Les 50 idées les plus prometteuses parmi toutes les propositions internes et externes reçues sont sélectionnées pour la phase 2. Nous aidons leurs auteurs à les développer et à préparer leur présentation devant le jury. Le jury choisit ensuite les 10 meilleures idées commerciales et, dans le cadre de la phase 3, nous attribuons 50 000 francs à chacune pour élaborer un prototype de leur solution et le faire valider par des clients et des experts. À la fin de PostVenture, nous examinons ensemble si nous souhaitons poursuivre la collaboration, et le cas échéant, sous quelle forme.

Est-ce que les participants cèdent leurs idées à la Poste en contrepartie?

Non, les participants externes conservent les droits d’auteur sur leurs idées commerciales. Mais évidemment, le programme PostVenture est fait pour que les deux parties en profitent. Il ne s’agit pas seulement d’un financement, mais d’une réussite en commun à long terme, d’une innovation en commun, c’est-à-dire de l’établissement précoce d’une relation de partenariat. Cela nécessite une collaboration franche et honnête d’égal à égal.

Les idées peuvent être soumises jusqu’au 22 septembre sur www.poste.ch/postventure (cf. encadré pour plus d’informations).